VGE : définition et importance de la Validation des Acquis de l’Expérience

En France, il est possible d’obtenir un diplôme sans jamais avoir suivi le moindre cours, à condition de justifier d’une expérience professionnelle suffisante. Ce droit, inscrit dans le Code du travail depuis 2002, ne s’applique pas uniquement aux salariés : même les bénévoles et indépendants peuvent en bénéficier. Pourtant, une majorité de candidats échouent à la première tentative, faute de préparation ou d’accompagnement adapté.

Derrière ce dispositif, l’administration impose un processus strict, jalonné d’étapes obligatoires et d’évaluations rigoureuses. La démarche peut paraître complexe, mais elle offre une opportunité unique de valoriser des compétences acquises sur le terrain.

VAE : comprendre la validation des acquis de l’expérience et ses enjeux

La validation des acquis de l’expérience (VAE) s’est imposée comme une réponse concrète au défi de la reconnaissance des parcours professionnels, bien au-delà des bancs de l’école. Ancrée dans le code du travail et le code de l’éducation, elle permet à chacun de transformer son vécu en une certification professionnelle : diplôme, titre professionnel ou certificat de qualification professionnelle (CQP). Pour que la démarche aboutisse, il faut viser une certification répertoriée au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP).

La loi de novembre 2022 relative au marché du travail a ouvert la VAE à tous, sans distinction d’âge, de statut ni de niveau d’études. Le prérequis : une année d’expérience en lien direct avec la certification recherchée. Ce cadre inclusif rassemble salariés, indépendants, bénévoles, volontaires, toute personne prête à faire reconnaître officiellement ses compétences.

La VAE permet de franchir des étapes : obtenir rapidement un diplôme ou un titre, du CAP au master 2, sans repasser par le circuit académique traditionnel. Les entreprises y voient une façon de valoriser la montée en compétences interne. Pour l’individu, la VAE devient un outil pour rebondir, changer de voie, valider son parcours ou reprendre des études, tout en économisant temps et argent par rapport à une formation classique.

À qui s’adresse la VAE et dans quels cas l’envisager ?

La validation des acquis de l’expérience est accessible à tous ceux qui souhaitent obtenir une reconnaissance officielle de leurs compétences, qu’elles aient été forgées dans le cadre professionnel, associatif ou personnel. Depuis la loi de novembre 2022, plus aucune barrière : l’âge, le statut ou le niveau scolaire n’entrent plus en ligne de compte. Salariés du privé, agents publics, indépendants ou bénévoles peuvent ainsi viser une certification enregistrée au RNCP.

Une condition se détache toutefois : il faut justifier d’au moins une année d’expérience en adéquation directe avec le diplôme ou le titre ciblé. Cette expérience peut prendre de nombreuses formes : emploi, bénévolat, volontariat, responsabilités associatives, activités syndicales, ou encore missions menées à l’international. Ce dispositif s’inscrit donc dans une démarche qui valorise la diversité des parcours et l’apprentissage par la pratique.

Voici quelques profils qui trouvent un intérêt concret à la VAE :

  • Le salarié en activité qui souhaite faire reconnaître ses compétences pour progresser ou sécuriser son parcours.
  • L’indépendant qui souhaite donner une valeur officielle à son expertise.
  • Le bénévole ou le volontaire qui veut faire valoir la réalité de son engagement.
  • La personne qui change de métier ou recherche un emploi en visant une nouvelle qualification.

Un autre dispositif, la VAP 85, s’adresse à ceux qui souhaitent intégrer une formation universitaire sans posséder le diplôme demandé, en faisant reconnaître leur expérience professionnelle ou personnelle. L’idée est la même : ouvrir des portes à ceux qui ont bâti leur savoir-faire en dehors des cadres classiques.

Les étapes clés pour réussir sa démarche de validation des acquis

La VAE ne s’improvise pas : chaque candidat passe par quatre étapes déterminantes.

Premier temps : l’information. Le candidat se rapproche d’un organisme certificateur, d’un service de formation continue ou de France Travail. Il s’agit de bien cerner les exigences du diplôme visé, de vérifier qu’il figure bien au RNCP. Ce choix initial oriente toute la suite.

Deuxième phase, celle de la recevabilité. Le dossier, appelé « livret 1 », détaille l’expérience acquise, en lien direct avec la certification. L’organisme évalue la conformité et statue : feu vert ou non. Obtenir la recevabilité, c’est franchir la première barrière.

Troisième étape : la constitution du dossier de validation. Le candidat rassemble les preuves de ses compétences, descriptions d’activités, réalisations, attestations, rapports. Il doit expliquer et argumenter son parcours. L’accompagnement par un professionnel, proposé par certains organismes ou exercé par un expert indépendant, aide à structurer le dossier et prépare à l’entretien avec le jury.

Dernière phase : l’évaluation finale. Un jury, composé de professionnels et de formateurs, reçoit le candidat. Il s’agit d’exposer son parcours, de détailler les situations de travail, de répondre aux questions. Selon l’examen du dossier et de l’entretien, le jury prononce une validation totale, partielle, ou un refus. En cas de validation partielle, le jury précise les compétences restant à acquérir et les moyens d’y parvenir. Le congé VAE, prévu par la loi, permet de disposer de temps dédié à chaque étape, sans baisse de salaire.

Femme confiante serrant la main d un conseiller

Pourquoi le bilan de compétences peut devenir un atout avant de se lancer

Avant même de débuter une démarche de validation des acquis, réaliser un bilan de compétences s’avère souvent judicieux. Ce dispositif, accessible via un centre de formation ou par France Travail, offre un temps pour analyser son parcours, ses expériences professionnelles et ses aspirations. Le bilan permet de mettre en lumière l’ensemble des compétences développées, y compris celles issues du bénévolat, du volontariat ou d’activités extraprofessionnelles, autant d’atouts parfois sous-estimés.

Ce bilan aide à clarifier le projet de certification : choisir la qualification qui correspond vraiment à son vécu et à ses ambitions. Il oriente le candidat vers le diplôme inscrit au RNCP le plus pertinent, ce qui évite de s’engager dans une démarche mal calibrée ou dont l’issue serait incertaine. Grâce à un accompagnement structuré, le candidat affine ses motivations, anticipe les attentes du jury, et aborde la VAE avec une confiance renforcée.

Cette étape préalable favorise aussi une meilleure collaboration avec les accompagnateurs et les conseillers. Ils peuvent ainsi proposer un parcours personnalisé, ajuster les étapes, recommander des formations complémentaires si besoin. Au final, le bilan de compétences prépare à une démarche VAE plus efficace, renforce les chances d’obtenir une validation officielle et encourage la reconnaissance des savoirs acquis au fil de l’expérience.

Transformer l’expérience en diplôme, c’est faire du réel un atout pour demain : la VAE trace des chemins inattendus vers la reconnaissance, pour celles et ceux qui n’ont jamais attendu qu’on leur accorde leur place.